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L’Afrique mise sur la génomique : à Lomé, Le LaSBASE de l’Université de Lomé et Le Laboratoire de Biologie Moléculaire  et de Virologie de l’INH préparent une nouvelle ère scientifique au cœur du projet Africa Biogenome

Science Media Infos, 2025

Lomé, 7-9 mai 2025. Le Togo se hisse au rang des pôles émergents de la science génomique africaine. Du 5 au 9 mai, la capitale a accueilli la session 2025 du prestigieux African Biogenome Project (AfricaBP). Si ce projet continental vise à séquencer plus de 100 000 espèces endémiques d’Afrique pour mieux comprendre et protéger la biodiversité, c’est aussi un véritable levier de transformation scientifique, technologique et sanitaire pour le continent.

C’est dans ce contexte ambitieux que s’est tenue, du 7 au 9 mai, la phase pratique de l’atelier régional ouest-africain, qui a été organisé par le Laboratoire des Sciences Biomédicales, Alimentaires et de Santé Environnementale (LaSBASE) de l’Université de Lomé en collaboration avec le Laboratoire de Biologie Moléculaire et de Virologie de l’Institut National d’Hygiène (INH). En mobilisant des facilitateurs expérimentés, une vingtaine de participants venus du Togo et d’ailleurs — étudiants de master, doctorants, jeunes chercheurs et professionnels de santé — ont été initiés aux techniques de biologie moléculaire les plus avancées, dans un cadre rigoureux et hautement technologique.

Trois jours pour former l’Afrique de demain

Les participants ont été plongés dans l’univers de la génomique appliquée à la biodiversité, avec un programme structuré autour de l’extraction d’ADN/ARN, de l’amplification génique (PCR multiplex) et de la révélation des résultats. Ce parcours pratique a été ponctué par des sessions interactives de questions-réponses, des manipulations en laboratoire, et des moments de découverte approfondie du matériel de pointe de l’INH, déjà fonctionnel, et capable de rivaliser avec les meilleurs standards internationaux.

Les sessions ont été ouvertes par le Professeur Komi Koukoura Komi, Maître de Conférences en Microbiologie / Biologie Moléculaire, et Dr Halatoko Wemboo Afiwa, directrice générale de l’INH, qui ont tous deux insisté sur l’enjeu stratégique de la génomique pour l’Afrique. En effet, ces technologies permettent de détecter rapidement des agents pathogènes, de suivre l’évolution des maladies, d’identifier des espèces menacées, et d’adapter l’agriculture au changement climatique — dans une démarche holistique résumée par le paradigme « One Health » (une seule santé).

Un savoir hautement structuré et partagé

Les différents modules de formation ont couvert un large spectre de compétences essentielles :

  • le Système de Management de la Qualité (SMQ) selon la norme ISO 15189, présenté par MANGAMANA Mansama-Esso ;
  • les techniques de PCR avec leurs variantes (qPCR, multiplex), présentées par GNAMA TCHAO Gnimdou (MSc) et Dr ALFA Teou (PhD) ;
  • l’extraction manuelle d’ARN viral via le kit QIAAMP (par Dr ASSIH Maléki) ;
  • l’extraction automatisée sur KingFisher Flex avec MagMAX (par Dr ALFA Teou et GNAMA TCHAO) ;
  • la biosécurité et la biosûreté, développées par KOUMA Eninam et TETTEKPOE Nicole ;
  • et un protocole d’extraction-PCR complet, piloté par une équipe multidisciplinaire.

Chaque module a permis de combiner théorie, pratique et rigueur scientifique. Les participants ont manipulé, comparé, échangé, mais surtout compris comment ces techniques permettent d’ancrer la recherche africaine dans le futur.

Une vision audacieuse portée par les fils et filles de l’ESTBA

Ce projet a connu l’implication des anciens étudiants de l’ESTBA, réunis au sein de la dynamique communauté ESTBA ALUMNI, sous la coordination du Dr GBEKLEY Efui Holaly, Chercheur engagé, passionné de génomique et promoteur du lien entre science et développement au Togo.

Dans un continent encore trop dépendant des technologies importées, cette initiative jette les bases d’une souveraineté scientifique africaine. Les jeunes formés ici deviennent demain les pionniers de solutions locales, adaptées, durables. L’enjeu n’est pas seulement académique, il est vital : dans un contexte de pandémies, de mutations écologiques et de pression sur les ressources, l’Afrique doit lire son propre génome pour écrire son destin.

Un message aux partenaires et bailleurs : investir aujourd’hui, c’est prévenir demain

Cet atelier n’est pas un événement isolé : il marque un tournant. Il ouvre la voie à des projets de recherche collaboratifs, à la mise en place d’une plateforme technologique nationale, à la formation continue de techniciens et chercheurs, et à l’intégration des données génomiques dans les politiques publiques de santé et d’environnement. Il constitue un signal fort aux partenaires techniques et financiers : le Togo est prêt. L’Afrique est prête.

En soutenant cette dynamique, Le LaSBASE a l’opportunité de catalyser un écosystème scientifique africain capable de répondre aux besoins du continent avec compétence, intégrité et impact. L’Université de Lomé et l’INH offrent le cadre idéal pour transformer cette vision en réalité.

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